Le Ruisseau de cristal / The Woman’s daughter

Devant
tout le monde en cachette. Dans un quartier populaire, une maison
de lotissement se détériore lentement; reléguée à une chambre du
fond à l’étage, une fille grandit en secret. Les voisins ne se
doutent de rien et pourtant ils le savent.

Sandra,
que les sœurs à l’école ont rebaptisée Brigit à coups de bâton,
souffre d’émotions refoulées, de violences non-dénoncées. Plus
tard elle accouchera seule et en secret d’une enfant née d’un amour
incestueux, à qui elle confie peu à peu son histoire, comme à un
journal intime. Son drame, cette existence gâchée et sans issue se
placera petit à petit au centre d’un plus vaste tableau.

Johnny
est le jeune percepteur d’une famille aisée, à l’époque
victorienne, obnubilé par l’énigmatique servante Bridget. Une
étreinte d’une nuit révèle le fantôme inquiétant de cette
dernière.

Et
maintenant un autre Johnny, épris d’une jeunette indépendante,
fille moderne, obsédée par le passé qu’elle n’a pas connu et qui
réinvente son histoire. Aura-t-elle aussi une partie d’elle,
inavouable et recluse, cachée dans quelque pièce secrète?

Ce
très grand roman de Dermot Bolger publié pour la première fois en
1987 nous livre une histoire puissante de Dublin à travers les âges;
l’auteur pointe un mal collectif, la souffrance familiale à porte
close. La honte appartient à ceux qui la vivent et non à ceux qui
l’ignorent.

A
ranger dans vos étagères à coté de Edna O’Brien, Anne Enright,
Roddy Doyle et Colm Toibin.
 
Le ruisseau de cristal, Dermot Bolger,
Editions Joelle Losfeld, 2014, 264 pages, 21€.
Traduit de l’anglais (Irlande) par Marie-Hélène Dumas