Sous le ciel des hommes

Un roman brillant, drôle et profondément humain, qui mêle habilement la dimension politique et celle de l’intime.

« Sous le ciel des hommes » se déroule dans la ville imaginaire de Landville, dans le non moins imaginaire grand-duché d’Eponne, un pays empreint d’une longue tradition de neutralité et, pourrait-on dire, d’une certaine réserve, dans lequel pourtant des réfugiés continuent d’arriver, «accueillis» par une administration récalcitrante.

Diane Meur

On y suit une dizaine de protagonistes et deux livres y sont en cours d’écriture: cinq amis s’essayent à la rédaction d’un pamphlet: «Remonter le courant, critique de la déraison capitaliste», un essai que l’on aimerait beaucoup voir publié! En parallèle, une grande figure du journalisme éponnois (éponnais?) travaille sur un nouveau concept de livre: un récit autobiographique lié à l’accueil chez lui d’un demandeur d’asile. Ces deux ouvrages en devenir permettent à l’auteur de décortiquer avec malice les processus de création littéraire et éditoriale.

Diane Meur a un incroyable talent pour, en quelques mots, situations, dialogues, faire prendre corps à ses personnages. Ceux-ci (écrivains, femme de ménage, militants, migrants, amants, amis, mentors…) s’entrecroisent dans un délicieux ballet où leurs différentes facettes: force et faiblesse, grandeur et petitesse, joies et peines, exposent des êtres dans toute leur fragilité et leur humanité.

Magnifiquement ciselé, léger et puissant, plein d’humour, de lucidité, et de tendresse, voici un roman presque trop court tant on s’attache vite à ces gens que l’auteur nous donne la chance de côtoyer pendant ces 300 pages.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et le GooglePolitique de confidentialité etConditions d'utilisation appliquer.

The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.