Efina

Datant de 2009, ce conte moderne d’une rigueur parfaite vient d’être republié en poche, et sans vouloir soupçonner l’éditeur d’opportunisme, on comprend très bien pourquoi : en 200 pages d’une écriture vive et serrée, comme celle des plus beaux libertinages spirituels du 18ème siècle, Noëlle Revaz annule les effets de bien des romans supposément féministes et engagés parus depuis quelques années ; elle montre que la littérature ne saurait être un prétexte, mais que bien au contraire elle doit être recherchée pour elle-même, avec dévotion et confiance. Ses deux personnages, icônes de l’amour « toxique », ne sont pas emprisonnés dans une grille de lecture, ils sont libres et se condamnent eux-mêmes – et les lectrices et lecteurs, libres tout autant de les innocenter s’ils le veulent. Quel bonheur !


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