ANDRÉ HARDELLET

(1911-1974)

Connaissez-vous la chanson de Guy Béart, Le Bal chez Temporel ?… Oui ? Alors vous connaissez un peu André Hardellet, qui est l’auteur du poème à l’origine de la chan- son – et ce poème est une merveille de douceur mélancolique, comme l’œuvre entière d’Hardellet, des courts romans et des textes brefs souvent autobiographiques et tous innervés par le rêve et la sensualité, et qui se lisent comme se boivent certains thés japonais, avec lenteur et délicatesse, et se « consomment » comme se consomment l’aurore ou le vent.

Au contraire des Brassens, Mac Orlan, Carmet, Audiard ou Fallet dont il fut l’ami, André Hardellet n’a jamais été « populaire »: alors il est devenu un des plus beaux secrets de la littérature française après en avoir été une des âmes damnées, un des rejetons scandaleux, puisqu’en 1971 son roman lourdes, lentes s’est vu interdit à la vente, et l’auteur condamné… Mais « l’outrage aux bonnes moeurs » avait bon dos ! Ce que l’on reprochait à l’écrivain ce n’était pas la vulgarité ou l’impudeur, mais la richesse de son imagination et peut-être son courage. Et en effet Hardellet n’avait pas peur, sinon de la mort, dont il se fit une alliée en l’attaquant par son côté ouvert, à savoir le temps, comme un Proust joueur et désabusé mais tout aussi lucide.

N’hésitez à venir jouer à votre tour, à venir flâner dans ces livres de vie, capables de ressusciter tout ce qu’il y a d’enfantin et de magique en nous.


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